12 Feb
12Feb

Jeudi dernier, au tribunal d'Auch, Roger* comparait pour une affaire de mœurs : il aurait commis une agression sexuelle sur une mineure. Et pour une seconde affaire, une tentative d'agression sexuelle, sur une femme cette fois. À la barre, ce Mirandais est posé, tout juste concerné par les faits qu'expose la présidente, Aude Carassou. Le 26 janvier dernier, il est visé par la plainte du père d'une jeune fille de 15 ans passés, qui est en stage dans la société de Roger. Il l'aurait tripotée dans l'entreprise, puis une autre fois dans sa voiture en lui faisant des propositions. Le père est venu à la gendarmerie de Mirande avec un autre stagiaire qui confirme une partie des faits. L'adolescente explique que Roger, sous prétexte de lui faire signer des papiers, l'a caressée dans sa voiture, qu'il lui aurait demandé une fellation, qu'auparavant il l'avait à demi déshabillée dans son entreprise… Roger n'arrête pas de parler de sexe, assure la jeune fille.

Il voulait voir sa poitrine

Dans l'autre procédure, la plainte provient d'une jeune mère de 26 ans, chez qui Roger est entré le 17 mars, pour boire un café. De fil en aiguille, il a demandé à son hôte de lui montrer sa poitrine, avant de tenter d'ouvrir par deux fois sa veste.

Roger, lui, il ne voit pas trop où est le problème. «C'était pour déconner.» Sa seule ligne de défense pour la seconde plainte. Concernant l'ado, il explique sans se démonter qu'il a voulu remettre à la jeune fille sa convention de stage. Il pleuvait, il l'a fait entrer dans sa voiture. C'est elle qui a rebondi sur l'une de ses blagues — à caractère sexuel — faite le matin dans l'entreprise. Oui, il lui a mis la main sur le genou, mais «comme ça, sans réfléchir». «Manière.» L'enquête psychologique présente une adolescente assez perturbée, ayant une immaturité très faible, «celle d'un enfant de 6 ans». Et ce jour-là, personne n'est là : ni la plaignante, ni un parent, ni un avocat… L'avocate de Roger, Me Baberian, demande la relaxe dans cette affaire. L'avocat de la mère de 26 ans en revanche, tape très fort. «On est dans la libération de la parole de la femme, c'est ce qui lui a permis de porter plainte.» Sa cliente, qui se dit terrorisée, a déménagé, son mari a quitté son emploi, et elle a placé ses enfants dans une autre école. Elle demande 5 000 € de dommages et intérêts. «Ce genre de comportement doit être sanctionné, pour consacrer l'esprit actuel.» Lui comme le ministère public, n'apprécie pas les «blagues» de Roger, que le psychiatre a défini comme «immature, désinhibé verbalement avec un risque de répétitions». «Ses blagues débordent souvent.»

Délinquant sexuel

Pour le Parquet, Roger considère que ce sont les autres qui ne comprennent pas ses vannes. «C'est un engrenage à stopper.» 8 mois avec sursis, une mise à l'épreuve de 2 ans et des obligations, dont celle de se soigner. Me Baberian s'enflamme : «La libération de la parole de la femme c'est très bien, mais à un moment donné, il ne faut pas en abuser !» On n'est pas aux USA. «On est dans le Sud-Ouest, un pays latin, on est dans le geste !» Des gestes que Roger a admis, mais seulement avec des connaissances. Et cela fait 3 ans qu'il connaît la jeune mère. Roger qui est conscient du problème : il a consulté plusieurs fois des sexologues. Roger qui est peut-être lourd à force de «déconner», mais qui n'a rien fait qui puisse faire basculer la vie entière d'une famille ! «Madame avait un haut de pyjama et une veste, il a tiré sur le col ! Ça fait beaucoup pour une simple geste.» De fait, si Roger est bien relaxé pour la 1re affaire, il est condamné pour la seconde : 600 € de dommages et intérêts et 700 € pour les frais d'avocat de la plaignante, plus trois mois avec sursis assortis de deux ans de mise à l'épreuve, obligation de soins et une inscription au fichier des délinquants sexuels.



Marc Centène


#Balancetonporc contre culture latine

Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.